Défis majeurs pour le hockey junior A et B

Jean François Plante – Journal Le Droit

Le hockey est avant tout un sport d’hiver, mais au hockey junior A, les équipes de la Ligue centrale ont souvent besoin de l’été pour équilibrer leurs budgets où pour engranger des profits.

Cet été, les 12 équipes de la Ligue centrale subiront tous un manque à gagner parce qu’ils devront annuler leurs précamps, leurs camps d’entraînement d’été ou leurs camps spéciaux axés sur le développement des habiletés.

«C’est ce qui nous permet de ne pas écrire nos budgets à l’encre rouge. Sans ces camps spécialisés, c’est dur d’arriver », avoue Martin Dagenais, propriétaire, entraîneur-chef et directeur général des petits Sénateurs d’Ottawa.

Chez les Sénateurs, on mise très peu sur les assistances pour boucler un budget. L’équipe attire généralement entre 100 et 150 spectateurs par match. À part ses camps d’été, elle va plutôt chercher ses revenus avec les frais d’adhésion des joueurs, les commandites et ses longs parcours en séries.

«Ça fait quatre ans qu’on participe à la finale. Plus nous avançons dans les séries, plus nous attirons des spectateurs, mais il reste que nous travaillons aussi beaucoup à l’été. Certains clubs vont perdre entre 50 000 $ et 60 000 $. Les clubs ont des budgets d’exploitation entre 250 000 $ et 300 000 $. Ça va faire très mal», ajoute Dagenais.

Ce dernier ne craint cependant pas pour la survie des 12 franchises de la Ligue centrale. «Il va y avoir un impact négatif, mais pas au point de perdre des franchises.»

Dans la Ligue junior B de l’Est ontarien, la réalité est différente, mais la survie de certaines équipes va tenir à un fil.

«Je pense que les 16 équipes vont vouloir commencer la prochaine saison, mais nous allons mesurer les impacts de la crise dans la saison suivante. Notre ligue dépend beaucoup des commanditaires. Je pense que nous allons en perdre plusieurs. Des clubs vont essuyer des pertes la saison prochaine et je ne suis pas certain qu’elles vont s’en sortir pour revenir l’année suivante», a avancé Raymond Lavergne, copropriétaire des Vikings de Casselman.

Une équipe junior B fonctionne avec un budget entre 100 000 $ et 110 000 $. À Casselman, les commandites représentent entre 35 000 $ et 40 000 $. Le reste de l’argent provient des frais d’enregistrement des joueurs et des ventes de billets.

«C’est épeurant. Il y a des parents qui ont perdu leurs emplois. Pourront-ils payer la prochaine saison de hockey de leur fils?»