Visibilité sans précédent pour la Ligue centrale junior A

Jean-François Plante – Journal Le Droit

Ses coéquipiers ne le connaissaient même pas avant le début du tournoi, mais Devon Levi s’est rapidement fait un nom pendant le dernier Championnat mondial junior.

Aujourd’hui, le nom du gardien d’Équipe Canada junior (ÉCJ) est sur toutes les lèvres. Il a été la révélation du tournoi. L’ancien des Canadians de Carleton Place a offert une tribune extraordinaire à la Ligue centrale junior A (CCHL) en amorçant chacun des matches de l’équipe nationale en route vers sa médaille d’argent.

À Edmonton, le gardien de Dollard-des-Ormeaux a été élu dans l’équipe d’étoiles du tournoi avec son dossier de six victoires en sept matches où il a maintenu une hallucinante moyenne de but alloué de 0,75 avec un pourcentage d’arrêt de 96,4 %.

L’espoir des Panthers de la Floride n’était pas le seul ancien de la CCHL avec l’équipe canadienne. Jack Quinn, des 67’s d’Ottawa et maintenant des Sabres de Buffalo, a commencé sa carrière junior avec les Lasers de Kanata. À 16 ans, il avait reçu le titre de la recrue de l’année dans la CCHL. Deux ans plus tard, il a été un choix de première ronde dans la LNH. À Edmonton, il a amassé cinq points en sept matches.

Cette semaine, deux autres joueurs de la CCHL ont été recrutés par le Phoenix de Sherbrooke dans la LHJMQ. Le gardien Jakob Robillard (Colts de Cornwall) et le défenseur Alex Blanchard (Nats de Rockland) vont compléter leur saison dans le circuit Courteau.

Plus que jamais, la CCHL rayonne, au grand plaisir de son commissaire Kevin Abrams. Même avec un circuit paralysé par la Covid-19, sa ligue a profité d’une belle visibilité depuis quelques semaines.

«C’est évident que le tournoi de Devon Levi va avoir un impact dans le recrutement de joueurs hors province pour notre ligue. À quelques exceptions près, nous devons attendre qu’ils aient 18 ans avant de pouvoir aller les chercher, mais notre ligue fait maintenant partie des conversations pour les joueurs qui veulent garder leurs options ouvertes pour le réseau universitaire américain.»

Porte d’entrée

Par le passé, les hockeyeurs voulant garder leur admissibilité à la NCAA avaient tendance à lorgner du côté de la Colombie-Britannique dans le prestigieux circuit de la BCHL ou encore du côté de l’Alberta (AJHL), mais la CCHL est en train de ralentir ce mouvement. Les prestations de Devon Levi et Jack Quinn au Championnat mondial ne font que confirmer la tendance.

«J’aime la direction dans laquelle nous allons. Devon Levi est la preuve vivante qu’on peut venir jouer dans notre ligue sans perdre de terrain sur ses homologues des ligues juniors majeures.»

Pour Kevin Abrams, la CCHL est le circuit idéal pour un joueur en transition.

«Il y a une époque où nous fournissions plusieurs joueurs à la NCAA, mais de plus en plus, notre circuit prépare des joueurs pour la Ligue canadienne de hockey (OHL et LHJMQ). Jack Quinn a poursuivi son développement dans notre ligue à 16 ans. Il a profité de son temps de glace supplémentaire à notre niveau. Plusieurs joueurs de la OHL sont passés par notre circuit avant de prendre leur envol au niveau supérieur.»

Plusieurs attraits

Entraîneur-chef et directeur général des «Petits» Sénateurs d’Ottawa, Martin Dagenais maintient son club au sommet du classement année après année grâce à un recrutement agressif en Ontario, au Québec, dans les Maritimes et aux États-Unis. Selon lui, la CCHL possède plusieurs attraits pour les hockeyeurs d’élite.

«Géographiquement, toutes nos équipes sont rapprochées. Nos joueurs rentrent toujours à la maison après les matches. Nous sommes près de la frontière américaine. Les recruteurs de la NCAA sont nombreux à nos matches. Il y a aussi de très bons entraîneurs dans notre ligue, dont des anciens professionnels comme Randy Jones à Brockville et Jason York à Kemptville.»

En Ontario, comme il y a un nombre élevé de hockeyeurs, plusieurs peuvent glisser entre les craques. Les équipes de la LHJMQ sont au courant.

«C’est pour ça que la OHL a instauré un repêchage spécial pour ses moins de 18 ans. Ils voulaient éviter de voir des joueurs partir pour le Québec, mais le mouvement se poursuit quand même», ajoute Dagenais, lui qui a perdu trois joueurs au profit d’équipes de la LHJMQ cette saison.