La Ligue centrale junior A toujours en mode hors-concours

Jean-François Plante – Journal Le Droit

Contrairement à la Ligue junior AAA du Québec, complètement arrêtée depuis près de deux mois, on joue au hockey dans la Ligue centrale junior A (CCHL).

Les 12 équipes de la CCHL ont disputé au moins une douzaine de matches jusqu’à maintenant. Le problème, c’est que la ligue n’a pas encore pu se mettre en marche. Tous les duels ont été des matches hors-concours sans contact. Chaque fois, afin de respecter les règles sanitaires, les deux équipes impliquées ont été les mêmes.

Exemple. Les Nats de Rockland et les Hawks de Hawkesbury se sont affrontés à 14 reprises jusqu’à maintenant! Les Sénateurs d’Ottawa ont croisé le fer avec les Grads de Navan 12 fois. Afin d’éviter la propagation du virus de la Covid-19, la Santé publique ontarienne veut garder ses bulles à un maximum de 50 joueurs. Tant qu’elle n’étendra pas cette bulle à 75 ou 100 joueurs, les mêmes équipes sont condamnées à s’affronter encore pendant un certain temps.

«Au moins, on joue! C’est le point positif. Nous pouvons avoir des alignements de 20 joueurs par équipe. Nous jouons des matches complets devant un nombre restreint de spectateurs», a lancé Martin Dagenais, entraîneur-chef et directeur général des Sénateurs d’Ottawa.

Ce qui devient difficile, c’est la répétition des affrontements contre le même club.

«Il commence à y avoir de l’animosité sur la patinoire. Des les séries 4-de-7, les deux clubs ne s’aiment pas beaucoup à la fin. Imaginez après 12 matches de suite», a ajouté Dagenais.

Kevin Abrams est le commissaire de la CCHL. Il est fier du bilan de santé de sa ligue en pleine période pandémique.

«Notre protocole de santé est rigoureux. Nous sommes choyés. Nous sommes sur la glace tous les jours depuis la fête du Travail en septembre. Nous n’avons pas encore un seul cas positif à rapporter. Il faut donner le crédit à nos joueurs, à nos équipes et à nos parents.»

À partir du mois de janvier, la CCHL planche sur des scénarios pour permettre à ses clubs de changer les cohortes. Kevin Abrams aimerait qu’on lui dise combien de jours sont nécessaires pour permettre à une équipe d’en affronter une autre. Parce qu’il négocie avec quatre différents bureaux de santé sur son territoire, la réponse tarde à venir.

«C’est un peu frustrant de ne pas avoir de réponse. Nous sommes prêts à faire des pauses de deux semaines si ça peut permettre à nos équipes de changer de cohorte de façon sécuritaire», dit le commissaire.

Avec ce modèle, un club comme les Nats pourrait enfin affronter un club comme les Sénateurs pendant quatre, six ou même huit matches consécutifs avant de changer de cohorte après une autre pause de deux semaines.

Zone grise

Ce qui vient soulever l’ire des équipes de la CCHL, c’est qu’ils sont tenus à des règles strictes pour continuer à jouer alors que des groupes privés parviennent à organiser des activités sans répercussion.

Par exemple, depuis quelques semaines, des personnes ont loué des patinoires de la région afin d’y tenir des cliniques ou des showcases. Des joueurs de partout en Ontario ont pu participer à ces événements privés. Des joueurs de la CCHL ont été sollicités, brisant ainsi les règles de bulles en rassemblant des joueurs de plusieurs équipes.

Kevin Abrams n’aime pas voir des personnes profiter de cette zone grise alors que sa ligue doit laver plus blanc que blanc.

«Il y a un grand manque de clarté. Les événements privés d’une fin de semaine ne sont pas soumis aux mêmes règles que les ligues organisées. La province décourage les déplacements, mais les joueurs se promènent partout. Ça vient créer de la confusion et ça vient aussi exposer les joueurs de notre ligue. Si un cas positif se dégage d’un événement privé, il va paralyser les activités de deux de nos équipes dans les conditions actuelles.»

Les derniers matches hors-concours de la CCHL auront lieu en fin de semaine. Les activités vont reprendre au début du mois de janvier.