Zachary Salloum, d’Orléans à Rochester

Le Droit
Jean-François Plante

Ignoré au repêchage de la Ligue de l’Ontario malgré une vision offensive exceptionnelle, Zachary Salloum n’a jamais laissé sa petite taille l’empêcher de rêver grand.

Le défenseur de 5’8’’ donne ses derniers coups de patin au hockey junior cette semaine à la coupe Fred-Page disputée au Centre récréatif Jim-Durrell.

Le Franco-Ontarien d’Orléans espère que son club des Sénateurs juniors d’Ottawa parviendra à étirer sa saison jusqu’au championnat canadien de hockey Junior A en Colombie-Britannique, mais si la troupe de l’entraîneur Martin Dagenais devrait tomber d’ici la finale de dimanche, Salloum sait déjà ce qui l’attend en 2018-19.

Après cinq saisons dans la Ligue centrale (CCHL) où il a amassé 201 points en 264 matches, il ira poursuivre sa carrière aux États-Unis. Avec Rochester Institute of Technologie (RIT), il évoluera en première division de la NCAA.

Trois autres de ses coéquipiers francophones chez les Sénateurs ont déjà des engagements au hockey universitaire. Pierre-Luc Veillette s’en va à Lake Superior et Devon Daniels à Mercyhurts dans la NCAA alors que l’ancien des Olympiques de Gatineau, Chiwetin Blacksmithva se joindre aux Ravens de l’Université de Carleton

Choisi dans la première ou deuxième équipe d’étoiles du CCHL à ses trois dernières saisons en remportant deux championnats des compteurs (parmi les défenseurs), Salloum aurait pu rallier des équipes de la LHJMQ au début de sa carrière junior, mais son principal objectif n’a jamais changé `des études aux États-Unis.

OFFRES DE LA LHJMQ

« Ma taille m’a toujours écarté des équipes de la Ligue de l’Ontario, mais j’ai eu quelques offres d’équipes de la LHJMQ après ma première année junior à 16 ans. Je n’avais pas vraiment intérêt à ruiner mon avenir dans une école américaine pour ce qui aurait pu être une aventure de quelques mois seulement. Je ne voulais pas perdre mon admissibilité», a dit l’ancien de l’école secondaire Garneau qui avait amorcé sa carrière avec les Rangers de Gloucester avant de devenir capitaine pour des Grads de Cumberland pour enfin être échangé aux Sénateurs au mois de décembre dernier.

«Ça termine bien une carrière. J’avais seulement participé à quatre matches des séries avant d’arriver chez les Sénateurs où nous avons gagné le championnat contre Carleton Place. Depuis que je suis dans la ligue, c’est toujours eux qui gagnaient, alors ce championnat, je l’ai savouré et j’espère que ça va continuer cette semaine avec une victoire à la coupe Fred-Page.»

ERIK KARLSSON DE LA CCHL

Pour Martin Dagenais, Salloum est le «Erik Karlsson» de la CCHL.

«C’est un passeur incroyable. Une machine sur l’attaque massive. Il est petit, mais il n’a pas peur de frapper les gros. C’est le Erik Karlsson, la vitesse en moins, de notre ligue. Et c’est tellement un bon kid», dit l’entraîneur-chef qui a vu Salloum inscrire 16 points en 20 matches de saison après son acquisition. Il a ajouté 11 points en 13 matches des séries.

Défenseur le plus prolifique de la CCHL en 2015-16 et 2016-17, Salloum a hâte d’attaquer son prochain défi Rochester.

«Je suis inscrit en criminologie. C’est un programme de quatre ans. Mes études sont financées à 80%, ce qui est très bien parce que les frais de scolarité sont bien plus élevés aux États-Unis. Je vais pouvoir continuer à jouer au hockey de haut niveau en plus d’apprendre à vivre à l’extérieur de ma région. J’ai toujours joué près de la maison.»

À 5’8’’, Sallloum n’ose pas trop rêver à une carrière dans la LNH, mais il compte bien poursuivre sa route après ses quatre saisons à RIT. «Je voudrais continuer à jouer après avoir obtenu mon diplôme. Une carrière en Europe, ça serait incroyable», a expliqué celui qui a commencé à jouer à la défense tout simplement parce que tous ses amis voulaient jouer à l’attaque.