Zachary Gravel: du désespoir à l’euphorie

Zachary Gravel - Victoriaville Tigres

JF Plante – Journal Le Droit

L’histoire de persévérance et de détermination de Zachary Gravel est universelle. Une aventure qui commence mal, mais qui se termine comme dans les films.

Le récit de l’attaquant de 18 ans des Tigres de Victoriaville pourra servir d’inspiration à tous ceux qui ont été laissés pour compte. En s’accrochant et en refusant de faire une croix sur son rêve de jouer dans la LHJMQ, il a soulevé la coupe du Président à bout de bras samedi dernier.

Ce scénario n’était qu’un mirage à l’été 2020. Choix de 11e ronde des Olympiques de Gatineau en 2018, il a vu son monde s’écrouler quand il a été avisé qu’il ne serait pas invité au camp d’entraînement du mois d’août. La lettre avait été envoyée par la poste.

«Il n’y avait pas d’explication. Juste une ligne pour me dit qu’on me remerciait pour mes services. J’étais sous le choc», a-t-il raconté au Droit mercredi.

À 18 ans et toujours pas établi dans la LHJMQ, il se retrouvait soudainement le bec à l’eau. Les changements complets effectués dans l’organigramme de hockey des Olympiques et la COVID-19 venaient de lui jouer un vilain tour.

«J’avais eu un bon camp à 17 ans. Les Olympiques m’avaient gardé jusqu’à la fin, mais au dernier instant, ils avaient été chercher Jérémy Rainville du Phoenix de Sherbrooke. J’étais devenu l’attaquant de trop. Les Olympiques m’avaient proposé d’aller jouer à Ottawa avec les Sénateurs dans le junior A puisque le Cégep était déjà commencé. Je ne voulais pas baisser les bras. Ils m’avaient promis quelques rappels durant la saison. Ils m’ont invité à participer à un entraînement par semaine. J’avais été rappelé seulement trois matches dans la saison quand la COVID-19 a frappé. Au moins, ils m’ont dit que j’avais assez bien fait pour être dans leurs plans pour la saison suivante.»

La donne a changé quand Éric Landry a été remercié. Louis Robitaille est débarqué sans le connaître. Au camp d’entraînement limité à seulement 34 joueurs en raison de la COVID-19, Gravel a été écarté par les recruteurs qui étaient en place. Il était secoué, mais au lieu de se morfondre, il a mis les bouchées doubles chez lui à Victoriaville. Il est allé s’entraîner sous la supervision de Carl Malette et Maxime Desruisseaux, deux entraîneurs des Tigres. Ceux-ci ont été impressionnés.

Les Tigres ont été la seule équipe à lui lancer une invitation. Gravel a saisi sa chance.

«Victoriaville m’a offert un essai dans ma ville. C’était là ou jamais. Tu ne peux pas vraiment rentrer dans la ligue à 19 ans. Je me suis entraîné tout l’été avec la motivation de montrer aux Olympiques qu’ils avaient fait une erreur. Je voulais leur prouver que j’avais ma place dans le junior majeur.»

Gravel a gagné son pari. Il a fait le club à Victo, mais il n’était pas toujours dans l’alignement avant Noël et il ne jouait pas beaucoup.

Envol après les Fêtes

Après les Fêtes, il a pris son envol. Ses responsabilités ont augmenté. Il n’a pas sauté un seul match des séries de la coupe du Président.

Zachary Gravel n’a pas changé l’allure des séries. Il a marqué deux buts et inscrit six points en 19 matches, mais il a joué quelques matches dans un premier trio. Mieux, son directeur général s’attend à ce qu’il devienne un contributeur régulier à l’attaque l’année prochaine à 19 ans.

«C’est un grand bonhomme qui patine et qui a de bonnes mains. Nous aimons beaucoup son potentiel. Il a été excellent dans le rôle que nous lui avons confié cette année. Il reste du polissage à faire dans son jeu, mais je pense qu’il va nous aider à compter une vingtaine de buts l’an prochain», a indiqué Kevin Cloutier.

Pas si mal pour un joueur tout simplement libéré dans une lettre envoyée par la poste.

Un mal pour un bien

«Finalement, quand j’y pense, cette libération a probablement été la meilleure chose qui pouvait m’arriver. Ma décision de rester à Ottawa pour jouer avec Martin Dagenais et les Sénateurs d’Ottawa l’année dernière a aussi été déterminante. Je ne regrette rien. Je n’avais pas un grand rôle offensif cette saison. Ça se comprend à 100 % avec l’équipe que nous avions, mais j’ai démontré que j’avais ma place dans cette ligue. Maintenant, je ne veux pas me contenter de ça. L’année prochaine, je veux démontrer que je serai un bon joueur dans cette ligue et que je pourrai monter au prochain niveau.»

Comme un hasard ne vient jamais seul, il est aussi le cousin de Charles-Édouard Gravel, le gardien de 16 ans qui a éliminé… les Olympiques au premier tour. Et pour la petite histoire, Alexis Gravel, gardien des Mooseheads de Halifax, est aussi son cousin. Les pères de Zachary et Alexis sont jumeaux!